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GinyBlog
27 juin 2014

Patients

Tout le monde connaît Grand Corps Malade, ne serait-ce que de nom. Dans ce livre, il partage une année de sa vie, la première de sa rééducation suite à son accident. Un partage très intéressant sur la vie de personne en situation de handicap mais aussi sur les conditions hospitalières. 

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4ème de couverture : "J'ai envie de vomir. J'ai toujours été en galère dans les moyens de transport, quels qu'ils soient. J'ai mal au cœur en bateau, bien sur, mais aussi en avion, en voiture... Alors là, allongé sur le dos à contresens de la marche, c'est un vrai calvaire. Nous sommes le 11 août et il doit bien faire 35 degrés dans l'ambulance. Je suis en sueur, mais pas autant que l'ambulancier qui s'affaire au-dessus de moi ; je le vois manipuler des tuyaux, des petites poches et plein d'autres trucs bizarres. Il a de l'eau qui lui glisse sur le visage et qui forme au niveau du menton un petit goutte-à-goutte dégueulasse. 

Je sors tout juste de l'hôpital où j'étais en réanimation ces dernières semaines. On me conduit aujourd'hui dans un grand centre de rééducation qui regroupe toute la crème du handicap bien lourd : paraplégiques, tétraplégiques, traumatisés crâniens, amputés, grands brûlés... Bref, je sens qu'on va bien s'amuser." 

Pour une fois, je n'ai pas lu ce livre dans le cadre de mon travail mais parce qu'il m'avait été conseillé par ma maman. Ce qui est bien, c'est qu'on sait déjà comment cela finit et on sait que l'avenir de l'auteur sera plus optimiste que celui de ses camarades d'infortune.

A travers ce témoignage, Fabien partage la vie dans un grand centre de rééducation, en compagnie de personnes tétraplégiques, paraplégiques, grands brûlés et traumatisés crâniens, chacun dans son service. Il est alors lui-même paraplégique et, pendant les premiers jours, incapable de faire autre chose que de rester allongé dans son lit à regarder le plafond. Le chapitre traitant de cette immobilité forcée est d'ailleurs particulièrement intéressant : qui donc va penser à se pencher sur son visage pour le regarder en face ? 

Au fur et à mesure de ses progrès, Fabien va pouvoir rencontrer différentes personnalités, différentes histoires. Il va se confronter aux misères de chacun et aux différentes manières de vivre le handicap. Il fait d'ailleurs un parallèle, surprenant mais assez juste, entre le centre de rééducation et la prison. Les vocabulaires emplyés sont assez similaires. Il partage également avec nous la perte de son intimité physique et le "libre accès" à son corps par les soignants. Il est très réaliste et n'hésite pas à décrire des soins d'une profonde violence au regard du manque d'intimité, soins qui sont pourtant nécessaires à son bien-être et à sa santé. 

Il met l'accent sur l'importance du psychique, de garder le moral et des contacts avec le monde extérieur. Il nous parle de la qualité des soins, des professionnels de santé formaidables mais qui n'ont pas le temps de prendre soin. Il prend d'ailleurs un exemple que j'ai trouvé assez frappant : quand il est encore incapable de bouger, il faut choisir avec soin la chaîne de télévision qu'on souhaite regarder car une fois que le soignant est sorti de la pièce, il lui sera impossible de la changer. Cela peut être un détail mais quand on y réfléchit, pas vraiment... 

163 pages 

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